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Voyages, Voyages. Rencontre avec Eddie Egloff, d’Escape Fly Fishing

Il était à L’Ephémère de Bourgogne il y a peu. Il accompagnait alors des pêcheurs, auxquels il faisait découvrir le site, ses lacs, son ambiance. Qui ça ? Eddie Egloff, l’unique, le seul. L’homme qui remplace avantageusement le couteau suisse, pour parler comme le célèbre commissaire San-Antonio. Et comme il était là, Le Moucheur Masqué en a profité pour lui faire passer un interrogatoire en règle. Voici son rapport.


(à g., Eric Bouteiller, gérant de L’Ephémère de Bourgogne ; à d., Eddie Egloff, gérant d’Escape Fly Fishing)


Si Obélix est tombé dans la marmite de potion magique quand il n’était encore qu’un nourrisson, Eddie Egloff a quant à lui baigné dans les eaux où vivent ces poissons qu’il pêche depuis tout petit. Son père et son grand-père étaient tous deux pêcheurs. Pas des mordus. Mais des pêcheurs quand même. Et qui aimaient ça. Eddie, dans leur sillage, a aussi pêché. Jusqu’à ses 18 ans, il s’est frotté à toutes les pêches, a tâté de la brème, des différents carnassiers et des poissons fouisseurs tels que la carpe.


La Révélation de Goumois


Pour ses 18 ans, son parrain, Marc, l’a emmené avec lui à Goumois, une petite commune située sur le Doubs franco-Suisse. Là, Eddie a une comme une révélation. Pas le genre de celles qui font tomber à genoux ceux qui vous racontent ensuite qu’une voix leur a dit de faire des choses, comme par exemple bouter les Anglais hors de France. Ou qui vous font tout quitter du jour au lendemain pour rejoindre la Sibérie et depuis là gagner Calcutta, comme Sylvain Tesson dans son magnifique récit de voyage intitulé « L’axe du loup ». Mais une révélation quand même. Depuis cette dernière, il revient d’ailleurs en pèlerinage, au moins une semaine par an. C’est un peu son Notre-Dame-de-la-Salette, sa grotte de Lourdes, son Fatima.


Il y revient avec des copains, dans ce lieu qui l’a transfiguré. La toute première fois qu’il est allé avec son parrain, Eddie Egloff a découvert LA pêche : la noble, la presque aristocratique, celle qu’on dit « à la mouche ». Depuis cette découverte, l’année de sa majorité, il n’a plus touché d’autre canne que l’une de celles lui permettant d’imiter Brad Pitt dans un film que Robert Redford a adapté de la nouvelle de Norman MacLean : « La rivière du sixième jour ».


Depuis cette découverte, comme les saumons remontant à la source pour frayer, Eddie se retrouve donc à Goumois, pour une petite session de pêche. Il n’y va jamais seul. C’est ainsi qu’il a initié plusieurs amis, qu’il avait préalablement convaincu de l’accompagner.


En dehors de Goumois, Eddie Egloff s’est mis à voyager pour sa passion. Son premier séjour de pêche, il l’a fait en 2006, en Pologne. Il est parti seul. Il a alors découvert une région fabuleuse et une rivière extraordinaire, qui le font ressembler, quand il les évoque, à ces personnages de manga aux yeux remplis d’étoiles. Il a tellement été conquis par ce qu’il a vu et ressenti qu’il a même convaincu des gens de l’accompagner après.


Après la Pologne, Eddie Egloff est allé pratiquer l’art du moulinet aérien en Croatie, en Autriche, en Suède, aux Etats-Unis d’Amérique aussi. Plus exactement : dans l’Etat du Montana. Plus exactement encore : dans le célèbre parc naturel de Yellowstone.



La création d’Escape Fly Fishing


Tout en travaillant pendant 25 ans au pôle traiteur d’une entreprise agroalimentaire (LDC), dont il a été directeur de production durant les dix dernières années où il y a été employé, Eddie Egloff a développé une activité en rapport avec sa révélation, devenue depuis passion : l’activité consistant à organiser des séjours de pêche en Pologne.


Pendant les sept dernières années qu’il a passé chez LDC, il l’a même fait de façon très professionnelle pendant son temps libre, celui de ses congés et RTT. S’il a pu le faire, c’est d’abord grâce à une rencontre avec Sylvain de Angeli, tout d'abord fortuite sur un forum de pêche puis physique lors d'un séjour en Pologne. Il était alors guide de pêche sur la rivière San. En effet, ce dernier met le pied d’Eddie Egloff à l’étrier en lui proposant de s’associer avec lui et celui qui est devenu depuis son ami, Wojtek Gibinski, patron de Polishquills, dont il a fait la connaissance en 2013.



(Avec Sylvain de Angeli)


(Avec Wojtek Gibinski)


Ça lui a tellement plu de faire ça, à Eddie Egloff, qu’une idée s’est petit à petit insinuée dans son esprit : l’idée lui soufflant de faire de tout cela son activité principale et unique. Ce qui lui plaisait, là-dedans ? La possibilité de transmettre sa passion et ses compétences en matière de pêche à la mouche. L’opportunité, aussi, de côtoyer un nombre important de pêcheurs de tout niveau, venant de tous les horizons. Des expérimentés comme des novices. Des sommités, tels que le champion d’Europe en titre de pêche à la mouche Jean-Guillaume Mathieu, comme des amateurs confirmés.


(Jean-Guillaume Mathieu)


Depuis que Sylvain de Angeli, Wojtek Gibinski et lui ont décidé de collaborer ensemble, toutes les personnes dont Eddie Egloff a organisé les séjours et qu’il a accompagnés se sont montrées plus que satisfaites. Et comme tel était le cas, elles ont de nouveau fait appel à ses services. Elles ont aussi parlé de lui autour d’elles. Ce succès, pas seulement d’estime, c’est même très largement ce qui l’a conduit à stopper en 2019 son activité principale de directeur de production chez LDC pour créer Escape Fly Fishing.


(Eddie Egloff, posant avec deux groupes qu'il a accompagnés)


Cette décision prise, Eddie Egloff a fait ce qu’il fait quand il est chaud bouillant : il s’est consacré à fond à son projet. Pendant huit mois, il n’a fait que préparer sa future activité d’organisateur de voyages de pêche. Business Plan, étude de marché, prospection. Il n’a non seulement brûlé aucune étape mais les a franchies avec méthode, discipline, rigueur. Si bien, même, qu’il a pu démarrer son activité à la fin de l’année 2019.



La définition d’offres adaptées à des temps de crise sanitaire


Et tout aurait sans doute marché d’emblée si une certaine pandémie n’était venue contrarier le lancement de son activité. Car malgré un carnet de commande plein au début 2020, l’activité a été faible en raison de la crise sanitaire et des restrictions de circulation et de voyage qu’elle a occasionnées.


Face à cela, et au regard de la façon dont les choses ont été gérées par les pouvoirs publics, Eddie Egloff, c’est humain, aurait pu baisser les bras, s’avouer vaincu. Mais ce n’est pas le genre du garçon. Ce n’est même PAS DU TOUT son genre. Lui, il est plutôt du genre à remettre sur le métier, après avoir analysé froidement l’état du réel. C’est d’ailleurs pour cela que l’imprévisible, durant un voyage qu’il organise, passe comme une lettre à la Poste. Il ne panique pas Eddie. Jamais. Il s’adapte. Il contourne. Il franchit l’obstacle. Relax.


Après un temps d’observation, il a donc remarqué que le monde ne s’était pas non plus transformé en Corée du Nord à ciel ouvert. Qu’il était encore possible de se déplacer, de bouger. Qu’il était encore possible, en quelques mots, de voyager pour pêcher. Mais à condition d’être très bien accompagné. Et de prendre en compte restrictions, obligations, réglementations.


Observant cela et prenant en compte l’impondérable et l’obligatoire, il a affiné sa réflexion et rebâti ses offres. C’est comme ça qu’Eddie Egloff en est « naturellement » venu à privilégier, pour le printemps 2021, des séjours de pêche dans des pays frontaliers (ou tout comme) de l’Hexagone, accessibles en voiture : l’Espagne, la République tchèque, la Croatie, la France. Il attendra en effet le deuxième semestre 2021 pour proposer des destinations plus éloignées telles que la Pologne, la Norvège, la Bosnie.


The right man in the right place


Pourquoi fait-on appel à Eddie Egloff pour un voyage de pêche ? C’est vrai, après tout, pourquoi lui et pas un autre ? Parce que, en tout premier lieu, Eddie Egloff est légitime à vous accompagner là où il vous emmène. C’est-à-dire ? Tout simplement qu’il y est allé pêcher avant vous. Qu’il a « testé pour vous », comme on dit dans certains journaux. Et tester, chez lui, ça veut dire qu’il a plus qu’une idée des coins « où ça mord » sur une rivière qui vous demeure totalement inconnue quand il revient en France. Ça veut dire aussi qu’il sait dans quel établissement on est bien reçu, bien nourri, bien hydraté et au calme pour se reposer d’une journée harassante. Et comme il n’a pas envie que ses protégés se fassent avoir, il leur évite les habituelles déconvenues d’un voyage, les séjours qui virent aux aventures d’OSS 117 au Caire ou à Rio de Janeiro. Un parti pris qui explique aussi pourquoi Eddie Egloff is the right man in the right place quand il s’agit de voyager pour pêcher.


Pêcheur à la mouche lui-même, et surtout bon vivant, Eddie Egloff a une certaine idée de ce qu’est un voyage de pêche réussi. Pour lui, ce qui prime, c’est la notion de convivialité et que règne durant le voyage une bonne ambiance. Quand on a ça, pour lui, même le pire – ne pas prendre beaucoup de poissons parce qu’ils ne sont pas décidés à se laisser tirer de l’eau, ce qui arrive hélas –, ça devient supportable. Et le souvenir qu’on a de son voyage est, reste et demeure un bon souvenir. Du moins si, comme Eddie Egloff, l’organisateur veille bien entendu, et aussi, à la qualité des commodités : un logement et une restauration aux petits oignons, un service irréprochable en matière d’accueil, de conseil, de guidage.


Si on fait appel depuis plusieurs années à Eddie Egloff, c’est enfin parce qu’il propose des séjours clés en mains depuis l’arrivée sur le lieu de destination jusqu’au départ. Parce qu’il s’occupe de l’accueil et du transfert jusqu’aux lodges, de toute l’intendance (hébergement en pension complète, licence de pêche, transferts quotidiens sur les lieux de pêche, conseils techniques et géographiques).


Et si l’on fera certainement de plus en plus appel à lui demain et après-demain, c’est parce qu’il est déjà dans l’optique de proposer des séjours sur-mesure, durant lesquels il viendra « tester avec vous ». Mais aussi dans celle de proposer, prochainement, des séjours dans le Morvan alliant la pêche dans plusieurs lacs privés pour le brochet et la pêche en rivière pour la truite.


Le Moucheur Masqué




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